Mon arthrite me fait mal… nous entendons souvent cette expression. L’arthrite est une maladie articulaire inflammatoire. Elle est l’une des principales causes d’invalidité au Canada. Elle peut toucher une ou plusieurs articulations, mais elle est généralement bilatérale.

Il existe plusieurs formes d’arthrite. Les deux formes les plus courantes sont :

La polyarthrite rhumatoïde (PR) ou arthrite rhumatoïde

  • La PR atteint surtout les articulations des quatre membres; elle peut également être présente au niveau du cou et causer des instabilités;
  • La PR touche 1 % de la population;
  • La PR peut survenir à tout âge, mais elle se déclare le plus souvent entre 25 et 50 ans;
  • La PR touche trois fois plus de femmes que d’hommes.

La spondylarthrite ou arthrite ankylosante (SA)

  • La SA touche surtout la colonne vertébrale;
  • Au Canada, le nombre de personnes atteintes de SA se situe entre 150 000 et 300 000;
  • La SA est trois fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes;
  • La SA touche des personnes de tous âges, mais elle se manifeste habituellement entre 15 et 30 ans.

La polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite ou arthrite rhumatoïde, maladie auto-immune

La PAR est inflammatoire et de type auto-immune. Dans les maladies dites « auto-immunes », le système immunitaire se corrompt et le corps se met alors à « attaquer » ses propres tissus.

Les causes de la polyarthrite rhumatoïde

On ignore la nature des facteurs déclenchants. Il pourrait s’agir d’une infection virale, d’un autre aspect de l’environnement ou d’une combinaison de facteurs.

La plupart des personnes chez qui survient la PAR n’ont aucun antécédent familial de cette maladie. Cependant, le risque d’être frappé par la PAR est légèrement plus élevé quand un autre membre de la famille en est atteint. Il est rare, bien que possible, que la maladie se déclare chez de nombreux membres d’une même famille.

L’évolution de la polyarthrite rhumatoïde

Les symptômes de la PAR varient d’une personne atteinte à l’autre. Dans certains cas, l’inflammation est mineure ou ne touche que quelques articulations, tandis que dans d’autres cas, l’inflammation est aiguë ou touche un grand nombre d’articulations.

Les manifestations de la PAR varient également d’un jour à l’autre : parfois, les articulations vont bien tandis qu’à d’autres moments (souvent sans raison), elles s’ankylosent, enflent et font plus mal.

Les signes et symptômes de la polyarthrite rhumatoïde

  • La douleur est fréquemment ressentie la nuit;
  • Une raideur matinale importante qui persiste plus d’une heure;
  • L’articulation touchée peut être gonflée, chaude et rouge, ce qui témoigne du phénomène inflammatoire;
  • Des picotements ou engourdissements peuvent être ressentis, surtout dans les extrémités;
  • Une sensation de faiblesse dans les bras ou les jambes est fréquente;
  • De la difficulté dans les activités de la vie quotidienne;
  • Des déformations aux articulations;
  • Une sensation de raideur de la colonne peut également être un signe de présence de la maladie.

En général, la PR se déclare progressivement, apparaissant d’abord dans quelques articulations puis en touchant d’autres au cours des semaines ou des mois qui suivent. Au fil du temps, la PR atteint de plus en plus d’articulations des deux côtés du corps, selon un schéma symétrique. Autrement dit, si les articulations de la main droite sont enflées, celles de la main gauche le seront probablement.

La spondylarthrite ankylosante

 La spondylarthrite ankylosante, également une forme d’arthrite ou maladie auto-immune

Le système immunitaire chargé de défendre l’organisme se méprend et attaque des tissus appartenant au corps. Dans la SA, cette attaque vise surtout les articulations de la colonne vertébrale, causant une inflammation qui se manifeste par de la douleur et une raideur au dos. Des raideurs aux épaules et aux hanches peuvent également être présentes avec la SA.

Les causes de la spondylarthrite ankylosante

La cause de la SA n’est pas totalement connue, mais des chercheurs du Canada et du monde entier travaillent à élucider cette question. On croit qu’elle est, au moins en partie, attribuable à un facteur de prédisposition génétique.

La SA frappe plus communément les personnes ayant des antécédents familiaux de cette atteinte. Selon une des théories entendues, la spondylarthrite ankylosante est « provoquée » par un facteur présent dans l’environnement (ex. une infection) d’une personne porteuse d’un gène qui l’expose à un risque de développer la maladie.

On sait aussi que les personnes qui ont, à la surface de leurs cellules, une molécule désignée HLA B27, courent un plus grand risque de développer la SA. La molécule HLA B27 peut se transmettre des parents aux enfants. Bien que la présence de cette molécule augmente le risque de développer la maladie, toutes les personnes qui en sont porteuses n’en seront pas forcément atteintes, et vice et versa. Si vous subissez un test de dépistage de ce gène et que le résultat est négatif, il n’est pas impossible que vous soyez atteint de SA.

L’évolution de la spondylarthrite ankylosante

En général, les premiers symptômes de la SA se manifestent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte.

Ordinairement, l’inflammation naît à la base de la colonne vertébrale, là où celle-ci s’articule avec le bassin (aux articulations sacro-iliaques). Cette inflammation peut se propager vers le haut et atteindre d’autres parties de la colonne vertébrale, voire toute la colonne dans les cas les plus graves.

Sous l’effet de l’inflammation, l’organisme tente de se réparer en formant du tissu osseux neuf. À cause de ce tissu neuf, les vertèbres de la colonne se rapprochent graduellement les unes des autres et finissent par se fusionner. La colonne vertébrale devient alors très raide et quasi-impossible à fléchir.

Les signes et symptômes de la spondylarthrite ankylosante

Le symptôme le plus commun est une douleur lombaire chronique qui semble apparaître et disparaître sans raison apparente; ce sont les « poussées » inflammatoires. Cette douleur est généralement plus vive le matin au lever et s’affaiblit lorsque l’on s’échauffe et que l’on fait de l’exercice.

La SA cause aussi :

  • une diminution de la mobilité de la colonne vertébrale
  • une raideur dans des articulations des membres inférieurs et supérieurs comme les hanches et les épaules.
  • une inflammation des tendons entourant les articulations, c’est-à-dire une enthésite. Parmi les structures les plus souvent touchées par une enthésite, mentionnons le tendon d’Achille, le fascia plantaire (la plante du pied) et le sternum.

La SA est une maladie qui occasionne des symptômes d’une intensité très variable. Certaines personnes n’éprouvent que de légers maux de dos épisodiques, tandis que d’autres présentent des douleurs dorsales intenses et chroniques accompagnées d’une raideur de la colonne vertébrale, ce qui les empêche de se tenir droit et de poursuivre leurs activités quotidiennes.

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