Fatigue, anxiété, épuisement, ennui, démotivation.

Avez-vous déjà ressenti l’un de ces états durant votre vie au regard de votre quotidien?

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous ressentiez ces émotions?

Vous étiez peut-être en déséquilibre occupationnel, situation qui survient où notre horaire de vie ne nous permet plus la santé ou le bien-être.

Pour mettre en contexte, en ergothérapie, 3 catégories principales d’activités sont reconnues, soit les activités de soins personnels (s’habiller, manger, se laver, dormir etc.), les activités productives (travail, études, entretien ménager, préparation de repas, etc.) et les loisirs. Un déséquilibre survient lorsqu’une de ces catégories prend beaucoup trop de place dans l’horaire par rapport aux deux autres. Ceci peut alors engendrer différents scénarios selon le déséquilibre emmené :

• Surcharge : quand les occupations réalisées dans l’horaire surpassent nos capacités et ressources, la fatigue, l’anxiété, l’épuisement sont alors majoritairement ressentis.
• Sous-stimulation : lorsque les occupations réalisées dans l’horaire manquent de défi. L’ennui, la démotivation et même la chronicisation d’une condition de santé peuvent survenir en réponse à ce type de déséquilibre.

Alors comment y remédier ?

La génération actuelle est beaucoup plus sensible à cet enjeu que les générations précédentes. Je remarque beaucoup de commentaires circulant à leur égard sur le web : « Ils ne veulent plus travailler », « Ils ne sont pas vaillants », etc. Pourtant, les jeunes d’aujourd’hui cherchent simplement une meilleure conciliation vie professionnelle et vie personnelle, une meilleure qualité de vie globale, un plus grand bien-être à travers leurs occupations quotidiennes et sont plus sensibles aux enjeux de santé mentale que leurs prédécesseurs. Ils ne « vivent plus pour travailler » mais « travaillent pour vivre », comme mentionné dans l’article de La Presse « Et si les jeunes avaient raison ? ».

Tous ces éléments sont essentiels à un bon équilibre occupationnel et à un bon fonctionnement.

Ainsi, pour atteindre cet équilibre, il est important de se créer un horaire satisfaisant lorsque nous débutons un travail ou des études. Ceux-ci peuvent être en effet très prenants et vite prendre le dessus sur les loisirs ou même les activités essentielles de soins personnels (par exemple, le sommeil). En se créant un horaire équilibré, avec du temps de repos fixe et du temps de loisirs à des moments variés (ex. lundi soir, jeudi matin tôt, samedi pm) durant la semaine, l’équilibre sera d’autant plus atteignable et satisfaisant.

Par rapport au travail, il est important de savoir mettre ses limites afin de limiter le stress et l’anxiété que cela peut apporter. Que ce soit au niveau des heures de travail qu’au niveau des tâches que nous acceptons de faire, mettre nos propres limites sera un bon moyen de ne pas surpasser nos capacités et ainsi, se retrouver en surcharge. Savoir se respecter soi-même, en somme.

L’équilibre occupationnel ne s’atteint pas facilement au début. Il peut être difficile de mettre ses limites dans le domaine qui est le plus prenant à notre horaire (souvent le travail ou les études). De plus, chaque personne possède ses propres limites et ainsi, chaque personne vivra différemment une situation de déséquilibre occupationnel.

Il importe ainsi de bien choisir ses activités de repos et loisirs, qu’elles soient variées, significatives et vous apportent le sentiment désiré, soit le bien-être et l’équilibre.

Alexis Ross Nicholas, ergothérapeute chez Axo Physio Montagne-des-roches et St-Émile

Références :

1. Krupa et al. Doing daily life: how occupational therapy can inform psychiatric rehabilitation practice. Publié dans “Psychiatric Rehabilitation”. Février 2009.https://www.researchgate.net/publication/23770627_Doing_Daily_Life_How_Occupational_Therapy_Can_Inform_Psychiatric_Rehabilitation_Practice
2. Fournier, Marie-Ève. Thériault, William. Marché du travail : Et si les jeunes avaient raison? Publié dans « La Presse ». 5 juin 2022. https://www.lapresse.ca/contexte/2022-06-05/marche-du-travail/et-si-les-jeunes-avaient-raison.php