Une douleur surgit de nulle part, et vous ne comprenez pas comment ni pourquoi? Elle ne passe pas et continue de s’aggraver de jours en jours. Il s’agit fort bien d’une blessure par surcharge. La coupable : une mauvaise quantification de stress mécanique. Alors comment faire pour éviter ce genre de blessures? Il faut d’abord comprendre : qu’est-ce que la quantification de stress mécanique?

La quantification de stress mécanique est un principe développé par les experts de la clinique du coureur qui implique simplement que le corps humain s’adapte en fonction du stress qui lui est imposé. Par stress ici on ne parle pas de stress de performance ou anxiété qui est une libération hormonale de cortisol, mais bien de stress mécanique qui réfère plutôt à une charge ou une force qu’on applique sur une structure du corps par nos actions.

Pour l’illustrer, nous utiliserons l’analogie du verre d’eau où la capacité de notre corps réfère à la grosseur/capacité du verre d’eau et la quantité de stress mécanique qu’on applique sur le tissu est la quantité d’eau qui remplit le verre.  Le verre est donc remis à zéro chaque matin et se remplit graduellement tout au long de la journée. À la fin de la journée, si vous avez fait des tâches plus exigeantes qu’à l’habitude et que votre verre d’eau déborde, vous avez dépassé la capacité maximale de votre corps et potentiellement causé une blessure par surcharge.

ATTENTION, la douleur n’est pas toujours immédiate. Lors d’une blessure par surcharge la douleur arrive souvent quelques jours après la surcharge et de façon progressive. Il faut donc remonter dans la semaine parfois même 2 semaines précédentes afin de trouver la source de la douleur.

Maintenant, pourquoi ce n’est pas tout le monde qui a un gros verre d’eau et qu’est-ce qui détermine la grosseur de notre verre d’eau (capacité maximale).  La capacité maximale est définie en fonction de notre niveau d’activité habituel/ quotidien.

Ainsi, un athlète ou une personne qui s’entraine régulièrement aura un  verre beaucoup plus gros que celui d’une personne sédentaire. Tout cela réfère à la loi de la conservation de l’énergie. En effet, notre corps a comme objectif premier de conserver le plus possible son énergie.  Ainsi, il lui coûte beaucoup plus cher en énergie d’alimenter des gros verres d’eau que des petits. Il va donc ajuster la grosseur du verre en fonction de la demande. Ainsi, si on lui demande d’être en mesure de courir tous les jours, il augmentera progressivement sa capacité pour être en mesure de le faire. Toutefois, à l’instant où on ne le stimule plus, il va diminuer sa capacité en fonction du niveau d’activité qui lui est demandé. C’est pourquoi même un athlète de haut niveau qui cesse de s’entrainer pendant 1-2 semaines devra reprendre ses activités à un niveau inférieur et réaugmenter progressivement sa capacité maximale.

Alors, pour augmenter la taille de notre verre d’eau, il faut retenir deux mots : dosage et progression. En effet, il faut que notre niveau quotidien d’activités ou de stress mécanique soient dans la zone d’adaptation, c’est-à-dire entre 75 et 90% de notre capacité maximale.  Il est donc préférable de fractionner vos activités et d’en faire un peu plus à chaque jour, plutôt que beaucoup dans une même journée.

Dans tous les cas, si vous n’êtes pas en mesure de trouver la cause de votre douleur, sachez que les physiothérapeutes sont les experts afin de déterminer quels mouvements ou quelles activités vont charger ou stresser quelles structures du corps. Ils sauront donc vous aider à bien quantifier votre stress mécanique en fonction de votre douleur et de vos activités.

Pourquoi la douleur s’aggrave ?

C’est qu’à la suite d’une blessure par surcharge, la capacité maximale du tissu/grosseur du verre d’eau est grandement diminuée ce qui fait en sorte que nos simples activités de tous les jours vont maintenant dépasser la capacité maximale et donc générer de la douleur. Au quotidien cela se traduit par une douleur qui était présente au départ uniquement lors de tâches plus exigeantes (ex : courir 30 minutes ou pelleter) et qui apparait de plus en plus rapidement dans la journée lors de gestes de plus en plus simples. (ex : marcher ou faire le ménage)

Léane Tremblay, physiothérapeute Axo Physio Val-Bélair

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