La course à pied est devenue de plus en plus populaire au cours des dernières années. Plus elle gagne en popularité, plus nous entendons toutes sortes d’informations à propos de ce sport. C’est pourquoi il est important de démystifier certaines informations véhiculées sur la course à pied.
Courir augmente les risques de faire de l’arthrose ?
Faux. La course à pied n’augmente pas les risques de faire de l’arthrose et n’est pas déconseillée pour ceux qui en font déjà [1]. Au contraire, le corps a la capacité de s’adapter aux stress qu’on lui donne si ceux-ci sont fait de façon graduelle et fréquente. Les os et les cartilages dans les articulations s’adaptent aux stress que produit la course à pied pratiquée de façon régulière. Dans les études scientifiques, on ne trouve pas plus d’arthrose chez les coureurs et même que l’on retrouve un effet protecteur à long terme. Les cartilages s’épaississent en réaction aux stress qu’ils reçoivent. Donc, courir de façon régulière permet de prévenir l’arthrose et/ou de réduire les symptômes liés à l’arthrose.
Les personnes débutantes ou en surpoids doivent avoir de grosses chaussures pour courir.
Faux. L’absorption dans la chaussure entraîne une technique de course non protectrice[2]. Cela a pour effet d’augmenter le stress sur tout le squelette, à l’exception du pied. Une technique de course protectrice implique d’amortir les chocs au niveau du pied et de la cheville ce qui diminue le stress appliqué sur les autres articulations (genoux, hanches, colonne vertébrale). Si vous débutez la course à pied, peu importe votre morphologie, il vaut mieux vous équiper de petites chaussures légères dans lesquelles vous sentez bien le sol afin de développer un patron de course protecteur. En plus d’entraîner une bonne biomécanique de course, la petite chaussure permet d’être plus performante. En effet, une chaussure plus légère est un des éléments importants pour améliorer sa performance.
S’étirer prévient les courbatures ?
Faux. S’étirer avant ou après l’entraînement ne prévient en aucun cas les courbatures et n’améliore pas la récupération post-entraînement[3]. Même que l’étirement avant l’entraînement réduit les performances et ne prévient pas les blessures. Les étirements qui sont fait à part de la séance d’entraînement pourraient être bénéfiques sur les performances et réduire les risques de blessures. Dans ce cas, il faut cibler l’étirement des muscles propre au sport pratiqué.
À la course, il faut boire avant d’avoir soif pour éviter la déshydratation et les coups de chaleur.
Faux. La meilleure recommandation est de boire à sa soif. Le corps est conçu de mécanismes (la soif) pour nous indiquer quelle quantité de liquide il faut boire. Trop boire d’eau nous met à risque d’hyponatrémie qui peut être mortelle. De plus, boire seulement lorsqu’on ressent la soif est amplement suffisant pour maintenir un taux d’hydratation suffisant [4]. Aussi, il est souvent véhiculé que les crampes sont causées par une déshydratation ou un manque d’électrolytes. Par contre, lors de la pratique d’activité physique, les crampes sont causées dans la majorité des cas par une fatigue neuromusculaire. L’alimentation et l’hydratation supplémentaires ne changeront rien aux crampes, c’est plus une question d’entraînement.
Courir est dangereux pour un fœtus.
Faux. Lors d’une grossesse, courir n’est pas dangereux pour le fœtus et il est même possible de pratiquer cette activité physique jusqu’à la fin de la grossesse. À moins d’avoir une grossesse à risque ou des douleurs, auquel cas plusieurs activités sont non recommandées, il est bon de pratiquer une activité cardio de façon régulière[5]. Chaque femme et chaque grossesse est différente, c’est pourquoi il n’existe pas un seul programme précis à suivre pour la pratique de la course à pied pendant la grossesse. Le mieux est de s’écouter. Un professionnel de la course à pied et/ou en rééducation périnéal peut guider la femme enceinte ou post-accouchement à travers sa progression.
En conclusion, la course à pied est une activité physique pouvant être pratiquée par la plupart des gens et qui ne nécessite pas ou très peu d’équipement. Cela peut devenir difficile de se démêler dans toutes les informations qu’on reçoit de part et d’autre. Il peut donc être intéressant de consulter un professionnel de la course à pied afin de débuter avec les bonnes informations et le bon équipement.
Un professionnel de la course à pied peut aussi vous guider dans votre progression personnelle afin d’atteindre vos objectifs en évitant de vous blesser.
Par Annie-Pier Hamel, physiothérapeute Axo Physio NDL
Références :
[1] Esculier, J. et al. (2019). Cartilage recovery in runners with and without knee osteoarthritis: A pilot study. The Knee, 26(5), P1049-1057.
[2] Kulmala, J.et al. (2018). Running in highly cushioned shoes increases leg stiffness and amplifies impact loading. Sci Rep 8, 17496.
[3] Gremion, G. (2005). The effect of stretching on sports performance and the risk of sports injury: A review of the literature. Schweizerische Zeitschrift fur Sportmedizin und Sporttraumatologie, 53(1), P.6-10
[4] Hew-Butler T. et al. (2015). Statement of the Third International Exercise-Associated Hyponatremia Consensus Development Conference, Clin J Sport Med. 25(4), P303-20.
[5] ACOG committe opinion (2020). Physical Activity and Exercise During Pregnancy and the Postpartum Period. Obstetrics & Gynecology. 135(4), P178-188.
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