L’année scolaire est entamée depuis déjà plusieurs mois. Pour de nombreux parents, la réalisation des devoirs et des leçons à la maison représente un défi de taille.
Pourquoi ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi la réalisation des devoirs et des leçons peut être un défi. En voici quelques exemples :
- Les enfants sont plus fatigués donc moins attentifs au retour de l’école ;
- L’environnement de la maison apporte son lot de distractions (ex. : frères et sœurs, jouets à proximité, télévision, etc.) ;
- Le peu de temps disponible au retour du travail afin de réaliser toutes les tâches entourant la routine du soir ;
- Manque de motivation de l’élève limitant les efforts qu’il fournit ;
D’ailleurs, il faut noter que ces défis sont d’autant plus vrais pour les parents dont les enfants présentent des défis scolaires, telle que des difficultés d’écriture. En clinique, lorsque je vois ces enfants présentant des difficultés d’écriture, les parents nomment fréquemment le besoin d’être outillés pour réaliser les devoirs à la maison. Voici les questions que je me fais souvent poser ainsi que quelques astuces à intégrer à la maison.
Est-il mieux de réaliser des devoirs chaque soir ou de se réserver du temps la fin de semaine ?
Le conseil que je donne le plus fréquemment est de répartir les devoirs et les leçons autant que possible. L’élève a une capacité d’attention limitée. Il n’est pas possible pour lui de passer plusieurs minutes assis à réaliser ses devoirs, ou du moins, à le faire de façon engagée. Ainsi, en faire un peu chaque soir, et peut-être plus la fin de semaine si cela est plus facile pour vous, permettra de limiter la durée consécutive à réaliser ses devoirs.
De plus, les intégrer de façon régulière permet de structurer une routine. Cela offre une meilleure prévisibilité à l’enfant et le dispose ainsi davantage à l’apprentissage. Par exemple, de façon routinière, l’élève pourrait revenir de l’école, avoir 30 minutes pour jouer / bouger (donc se dépenser physiquement), puis venir faire ses devoirs. Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises routines. L’important est qu’elle soit stable de jour en jour et adaptée aux besoins de l’enfant (ex. : qu’il n’ait pas le ventre vide avant de réaliser ses devoirs).
Dois-je reprendre mon enfant s’il écrit mal lorsque l’on récite les mots d’orthographe ?
À cet égard, les opinions peuvent diverger. Personnellement, pour les enfants présentant des défis d’écriture notamment, je suggère aux parents de se concentrer sur 1 ou 2 défis à la fois. Demander à l’enfant d’apprendre l’orthographe des mots, en formant l’ensemble des lettres précisément et en positionnant chacune des lettres sur la ligne, peut représenter un défi énorme pour l’élève, pouvant créer une surcharge cognitive. Il risque alors de se fatiguer rapidement, vivre des frustrations et probablement se démotiver.
Je crois que la question à se poser est “Qu’est-ce que je souhaite travailler ?”. Prenons l’exemple des mots d’orthographe. D’abord, l’enfant doit mémoriser comment ils s’écrivent. Pour faire cela, le crayon n’est pas essentiel. Peut-être que l’enfant peut placer des lettres aimantées ou des lettres de scrabble dans le bon ordre. Dans les jours suivants, je pourrai ensuite intégrer l’écriture des mots avec mon enfant. Afin que ce soit stimulant pour lui, je peux mettre le crayon et le papier de côté puis lui faire écrire sur un “tableau magique”, lui faire tracer avec son doit en épelant le mot, etc. Évidemment, plus le moment de la dictée approche et plus il sera préférable d’amener mon enfant à écrire les mots sur une feuille, tel que ce sera fait en classe. Si le mot écrit n’est pas lisible, nous avons souvent tendance à faire effacer l’enfant (entraînant fréquemment un soupir de sa part). Dans le cadre d’un entraînement à l’écriture, je suggère parfois plutôt de barrer le mot mal écrit (après que l’élève ait identifié ce qui fait en sorte qu’il n’est pas lisible), puis le récrire à côté. Évidemment, il faudra que l’élève comprenne clairement que cela est possible pendant les périodes d’entraînement, mais non pas dans un contexte d’évaluation, où il devra effacer.
Mon enfant n’est pas capable de demeurer assis à la table, que puis-je faire ?
Être assis à la table est surtout nécessaire afin d’optimiser la précision de l’écriture. Ainsi, si ce n’est pas l’objectif visé, il n’y a pas de mal à varier les positions. Je peux écrire mes mots d’orthographe debout, en tenant ma feuille au mur, par exemple. Comme parent, je dois toutefois m’attendre à ce que sa calligraphie soit moins belle. Si mon enfant est en première année et apprend actuellement à bien former ses lettres, cette option n’est toutefois pas suggérée, car une bonne posture facilitera la manipulation de son crayon. Il en est de même si l’enfant doit écrire pour une durée prolongée. Afin d’assurer son confort, voici la posture qui devrait être visée :
Ainsi, le dos est droit et appuyé au dossier, la table est à peu près à la hauteur des coudes et les pieds sont en appui. Cette posture favorisera la stabilité de l’élève et aura pour effet de limiter ses changements de position. Si votre enfant est “un petit gigoteux”, de nombreuses stratégies sensorielles existent pour tenter de le calmer (ex. : poser un toutou lourd sur ses genoux).
Par ailleurs, outre les activités d’écriture, il n’y a pas de mal à varier les positions de travail, tel que lire dans le fauteuil plutôt qu’à la table, réaliser les tables de mathématiques en sautant (ex :. 3 + 5 = 8, doit réaliser 8 sauts), etc.
J’espère que ces astuces pourront vous aider à accompagner votre petit dans la réalisation des activités scolaires à la maison !
Jessie Tanguay, ergothérapeute
Axo Physio St-Émile
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