La Fédération Internationale du Diabète (FID) a identifié le diabète comme l’une des plus grandes urgences sanitaires mondiales du 21e siècle. Au Canada seulement, on estimait que 22,1% de la population, soit 5.7 millions d’individus, étaient atteints de diabète ou de prédiabète. [1]

Le diabète qu’est-ce que c’est?

Tout d’abord, le diabète est une maladie chronique qui ne guérit pas, mais se contrôle. On la caractérise par des taux de sucre dans le sang (glycémie) plus élevés que la normale. La glycémie est régulée et maintenue dans des écarts de valeurs normales grâce, entre autres, à l’insuline sécrétée par le pancréas, qui agit comme une clé pour ouvrir les entrepôts de stockage du sucre dans le foie et les muscles.

En présence de diabète, le corps peut développer une résistance à l’insuline comme si les petites clés étaient rouillées et n’étaient plus en mesure d’ouvrir les portes de stockage aussi aisément. En plus, le pancréas peut aussi diminuer, voir complètement arrêter sa production d’insuline. Résultat, le sucre dans le sang ne peut pas être entreposé adéquatement dans les cellules du corps et le glucose s’accumule dans le sang.

Prévention et traitement

Comme mentionné plus haut, le diabète ne se guérit pas, mais se contrôle. C’est-à-dire que plusieurs interventions sont disponibles pour jouer un impact positif sur le contrôle de sa glycémie et par extension sur les conséquences du diabète et l’avancement de la maladie. Parmi celles-ci, on retrouve l’activité physique (AP) [1].

L’activité physique comme traitement

L’activité physique procure d’innombrable bienfaits au corps. En effet, la pratique d’AP d’intensité modérée à élevée est associée à une diminution importante du risque de mortalité par maladie cardiovasculaire et de tout genre chez les diabétiques de type 1 et 2. [1]

Plus précisément en lien avec le diabète, l’AP affecte l’action de l’insuline et son efficacité. Les améliorations apportées par l’AP permettent donc qu’une même quantité d’insuline sécrété diminue davantage la glycémie. Un réel avantage si votre pancréas ne sécrète plus autant d’insuline.

Effets de l’activité aérobie

Toute activité qui génère de l’essoufflement en passant par la marche, le vélo, la natation, les intervalles de course rapide et plusieurs autres)

  • Durant l’activité aérobie, la capture du glucose par les muscles est augmentée jusqu’à 5 fois [2].
  • Après l’exercice, l’absorption du glucose dans les muscles reste plus élevée jusqu’à 24 à 48h après un effort de longue durée (1h). [2]
  • Suite à un effort de courte durée (20 minutes) mais d’intensité élevée, l’action de l’insuline est améliorée comme si les serrures des entrepôts à glucose avaient été huilées par l’AP et cet effet peut demeurer pendant près de 24h [2].

Effets de l’entraînement musculaire :

  • Les exercices de musculation sont aussi d’une grande importance dans la gestion de la glycémie. En effet, comme le glucose est stocké dans le foie et les muscles, le fait d’augmenter le nombre de fibre musculaire et leur grosseur (hypertrophie) revient à dire qu’on augmente la capacité d’entreposage du glucose dans le corps. Avec plus d’entrepôts et de plus gros entrepôts, le corps peut donc stocker davantage de glucose et éviter que ce dernier s’accumule dans le sang.

Les effets de l’AP peuvent être si importants sur le contrôle de votre glycémie que votre pharmacien pourrait ajuster votre médication de contrôle de la glycémie à la baisse et donc diminuer votre prise de médicament. 

Chez les personnes en pré-diabète ou aux prises avec une intolérance au glucose, l’AP peut ralentir le développement de la maladie et même empêcher de devenir diabétique.

Quoi et comment ?

Au niveau de l’entraînement cardiovasculaire, débuter avec des entraînements à intensité plus faible (marche rapide, jogging lent) et augmenter progressivement la durée jusqu’à être capable de faire 30 minutes en continu avant d’augmenter l’intensité.

Au niveau musculaire, pour augmenter la capacité d’entreposage, des entraînements à raison de 3 fois/semaine en hypertrophie (3 séries de 8 répétitions) avec résistance (charge/poids) serait la méthode la plus appropriée. [3]Éviter le plus possible les comportements sédentaires et tenter de bouger minimalement tous les 2 jours. [2]

N’hésitez pas à faire appel à un kinésiologue de chez AXO Physio pour vous orienter vers une bonne pratique d’activité physique adaptée à vos besoins et vos caractéristiques personnelles.

Gabriel Paradis, Stagiaire en Kinésiologie, Université Laval.

Références :

  1. Diabetes Canada Clinical Practice Guidelines Expert Committee, & Houlden, R. L. (2018). Introduction. Canadian journal of diabetes, 42 Suppl 1, S1–S5.
  2. Colberg, S. R., Sigal, R. J., Yardley, J. E., Riddell, M. C., Dunstan, D. W., Dempsey, P. C., … Tate, D. F., (2016). Physical Activity/Exercise and Diabetes: A Position Statement of the American Diabetes Association. Diabetes Care, 39(11), 2065–2079.
  3. Diabetes Canada Clinical Practice Guidelines Expert Committee, Sigal, R. J., Armstrong, M. J., Bacon, S. L., Boulé, N. G., Dasgupta, K., Kenny, G. P., & Riddell, M. C. (2018). Physical Activity and Diabetes. Canadian journal of diabetes, 42 Suppl 1, S54–S63.

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