Des études rapportent que jusqu’à 40 % des patients asymptomatiques montrent des déficits cognitifs et mnésiques après 3 mois (Broglio et al., 2014 ; Barbosa et al, 2012).

La récupération sur le plan physiologique peut prendre plus de temps que la récupération observable sur le plan clinique (McCrory et al., 2017, Harmon et al., 2013).

Ces séquelles sont parfois objectivables uniquement par des tests neuropsychologiques, mais peuvent, dans bien des cas, engendrer des difficultés à retourner au travail ou à l’école, et ce, malgré l’absence d’autres symptômes apparents (ONF, 2013).

La passation de tests neurocognitifs est recommandée pour confirmer la résolution de l’épisode de commotion cérébrale ainsi que l’intervention de restructuration cognitive pour réduire la durée de manifestation des symptômes et réduire le risque de développer des symptômes persistants (Giza et al., 2013).

L’ONF [2013] recommande de traiter les symptômes persistants de façon hiérarchique, en priorisant d’abord les symptômes de dépression, d’anxiété ou d’irritabilité, les problèmes de sommeil et les maux de tête post-traumatiques puis, dans un deuxième temps, les problèmes d’équilibre, de vertiges, d’étourdissements et de fatigue ainsi que les problèmes d’intolérance aux bruits et les acouphènes.

Un suivi en neuropsychologie permet ainsi d’encadrer le retour à l’école ou au travail et de planifier un programme de réadaptation cognitive, en fonction des forces et des faiblesses cognitives objectivées par l’évaluation neuropsychologique.

Le suivi neuropsychologique permet également d’expliquer à la personne la nature de la symptomatologie (réassurance), ainsi que les facteurs pouvant favoriser l’apparition des symptômes post-commotionnels (ex. : Augmentation des maux de tête avec l’augmentation de la fatigue, selon la gestion d’énergie entreprise et le respect des limites d’endurance ou des ressources attentionnelles).

Les symptômes de TCCL peuvent s’aggraver lorsque les ressources attentionnelles et énergétiques demandées par le contexte dépassent les capacités réduites de la personne, notamment au niveau des fonctions exécutives (concilier les exigences d’un emploi d’une part, et les responsabilités personnelles, familiales, domestiques d’autre part). Voir les écrits du chercheur clinicien Dr Dave Ellemberg (page 101 du livre « Tenir tête à la commotion cérébrale »), où il mentionne que l’exposition fréquente aux écrans, la conduite automobile, le travail cognitif excessif, l’activité physique trop intense, la lecture ainsi que les environnements populeux et bruyants peuvent être des facteurs qui aggravent les symptômes chez certaines personnes (recrudescence ou réapparition de symptômes du TCCL).

Afin de favoriser une bonne récupération, de la psychoéducation est ainsi entreprise en neuropsychologie pour expliquer l’importance de l’hygiène de vie, du sommeil, du ratio activation/repos, de la gestion du stress ou des attentes de performance et des ressources cognitives notamment.

Des documents informatifs sur les commotions cérébrales, les stratégies compensatoires, la gestion d’énergie et des exercices de relaxation ou de respiration sont aussi remis dans l’objectif d’appliquer ces conseils au niveau du fonctionnement quotidien.

Le neuropsychologue soutient également la personne dans son cheminement émotionnel afin d’augmenter l’estime de soi souvent diminuée suite à une commotion cérébrale où certaines personnes ont l’impression de perdre leurs repères (qualité de vie diminuée/perte de sens) avec l’émergence d’un sentiment d’inutilité. Il y a aussi des facteurs psychologiques réactionnels (ex. : anxiété) liés au fait de devoir parfois démontrer à une compagnie d’assurance sceptique que l’on ne va pas bien, selon le guide de pratique clinique de l’ONF (2013).

L’intervention en neuropsychologie est d’autant plus efficace, lorsque le neuropsychologue fait partie d’une équipe de réadaptation interdisciplinaire (ex. : ergothérapeute, physiothérapeute, kinésiologue). À titre d’exemple, une rééducation vestibulaire peut être entreprise en physiothérapie spécialisée lorsque la personne présente des signes de VPPB (vertige paroxystique positionnel bénin), fréquemment observé suite à des commotions cérébrales. Une référence en kinésiologie permet au client d’entreprendre un programme d’exercices physiques dont l’intensité augmente de façon très progressive. Il s’agit de l’une des interventions les plus efficaces pour diminuer les symptômes persistants à la suite d’une commotion cérébrale. Voir les écrits scientifiques du Dr Dave Ellemberg selon lesquels plusieurs études démontrent que l’oxygénation du cerveau au repos est diminuée à la suite d’une commotion cérébrale et que l’exercice physique bien adapté peut aider à rééquilibrer cette dysfonction et à augmenter le flux sanguin au cerveau et rééquilibrer le système nerveux autonome, ainsi que diminuer l’anxiété.

Une équipe spécialisée en commotions cérébrales ou en traumatismes craniocérébraux léger (TCCL), est ainsi souhaitable afin de favoriser une adaptation positive, une reprise progressive des activités centrée sur des objectifs communs et l’encadrement des activités quotidiennes. Lorsqu’il y a persistance de plaintes à l’égard de la vision, une référence dans une clinique d’optométrie spécialisée auprès des commotions cérébrales apparaît souhaitable également, afin d’évaluer s’il y a présence de signes d’anomalies vestibulo-oculaires pouvant bénéficier d’une rééducation visuelle optométrique.

Pour davantage d’informations sur les divers troubles affectant le fonctionnement cérébral, vous pouvez consulter le lien suivant de l’Association québécoise des neuropsychologues : https://aqnp.ca/documentation/

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