La polyarthrite rhumatoïde est une maladie pouvant causer bien des désagréments aux personnes qui en souffrent. En effet, les personnes présentent des douleurs aux articulations touchées, particulièrement les mains.

Et entre vous et moi, les mains, c’est très utile au quotidien pour rester fonctionnel.

Alors comment protéger nos articulations, tant celles des mains que du reste du corps, afin de demeurer fonctionnel au quotidien lorsque l’on présente la polyarthrite rhumatoïde ?

Qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoïde ?

Premièrement, il convient de bien comprendre ce qu’est cette maladie. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune inflammatoire, c’est-à-dire que le système immunitaire de la personne s’attaque à ses propres cellules et déclenche de l’inflammation. Dans ce cas-ci, les atteintes de la personne sont situées aux articulations (inévitablement les mains et les pieds) mais peut s’étendre à d’autres articulations. Les atteintes sont également symétriques ; c’est-à-dire, que les deux côtés du corps seront touchés.

La cause précise n’est pas connue avec certitude. Certaines personnes seraient prédisposées génétiquement à cette maladie, qui survient surtout chez les personnes entre 40 et 60 ans et qui est plus fréquente chez les femmes.

Qu’est-ce que la réadaptation peut faire ?

Les objectifs de réadaptation avec les personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde dépendent du stade de la maladie. Cela peut passer du maintien de la mobilité et de la force à leur augmentation, mais aussi au contrôle et à la diminution de douleur. Pour ce faire, l’ergothérapeute peut fabriquer une orthèse de repos, fournir des aides techniques, réaliser de l’enseignement sur les modalités de gestion de douleur, mais aussi sur les principes de protection articulaire.

Alors, que sont ces principes ?

  1. Respecter la douleur, c’est-à-dire, de reposer les articulations douloureuses et ne pas continuer notre activité.
  1. Maintenir la force et la mobilité, afin de diminuer le risque de blessures. Des exercices doux peuvent être donnés par l’ergothérapeute et le physiothérapeute afin d’aider à maintenir ces aspects.
  1. Utiliser chaque articulation dans sa position la plus fonctionnelle, c’est-à-dire où le muscle reçoit la résistance plutôt que les ligaments. Par exemple, pour le poignet, on le placera au neutre ; pour les doigts, on les gardera relâchés sans contraction.
  1. Éviter les positions de déformation en utilisant des stratégies variées, par exemple :
  • Ouvrir un pot avec la paume
  • Tourner une poignée de porte avec un levier à poignées
  • Couper des aliments avec un couteau à bascule
  • Soulever une tasse avec les deux mains
  1. Utiliser les articulations les plus fortes ; les plus grosses articulations, lorsqu’utilisées, enlèvent du stress sur les plus petites articulations. Par exemple, on privilégiera l’utilisation d’un sac à dos plutôt qu’un sac à main. On utilisera les paumes plutôt que les doigts pour pousser, soulever ou prendre un poids.
  1. Faire les bons patrons de mouvements ; les professionnels de la réadaptation peuvent vous aider à cibler vos mouvements compensatoires que vous pouvez avoir adoptés en réponse à la douleur et ils vous aideront à les corriger.
  1. Éviter de rester dans la même position pendant longtemps, car cela peut engendrer une rigidité des articulations.
  1. Éviter de commencer une activité qui ne peut être interrompue en cas de besoin, car maintenir une tâche qui provoque de la douleur soudaine et importante est susceptible de causer des lésions aux articulations. Par exemple, pour la douche, si la tolérance debout est limitée, on mettra à notre disposition un banc de douche.
  1. Avoir un équilibre entre le repos et l’activité. Il est parfaitement compréhensible que les personnes souffrant d’arthrite veuillent profiter des bonnes journées pour faire le maximum de tâches. Toutefois, ces bonnes journées sont suivies de plusieurs mauvaises journées car le corps veut récupérer. Ainsi, vaut mieux prendre un temps de repos avant d’être trop fatigué et trouver le bon équilibre entre repos et activité.
  1. Réduire la force et les efforts, ce qui veut dire moins de stress sur les articulations. Ainsi, on peut utiliser des leviers, mieux distribuer les charges, avoir des adaptations, etc.

Ces principes généraux peuvent être appliqués plus spécifiquement à plusieurs tâches et activités quotidiennes. Si vous désirez plus d’informations propres à votre condition, n’hésitez pas à consulter en ergothérapie et physiothérapie dans une clinique de réadaptation près de chez vous.

Alexis Ross-Nicolas, ergothérapeute chez Axo Physio St-Émile et Axo Physio Montagne-des-Roches.

Référence :

  1. Pendleton H., Schultz-Krohn W. Pedretti’s Occupational Therapy: Practice skills for physical dysfunction. Chapitre 38: Arthritis. Elsevier (2018). P.945-971

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