Saviez-vous que vos émotions peuvent avoir un impact sur les douleurs chroniques?

Tout le monde a déjà expérimenté la douleur. Généralement, elle arrive rapidement et elle repart rapidement, mais ce n’est pas toujours le cas. La douleur, c’est un concept qui peut paraitre simple, mais au fond, la douleur, c’est plus compliqué qu’il n’y parait!

Qu’est-ce que la douleur?

Selon l’International Association for the Study of Pain, « La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle » La douleur, peu importe son type, est un signal d’alarme émis par le cerveau. Elle sert à avertir qu’une situation X ou Y est un danger réel ou potentiel pour la personne.

Prenons la situation d’un coureur qui se verse la cheville. Il ressent immédiatement de la douleur sur le côté de sa cheville et doit cesser sa course. Lorsque le coureur s’est versé la cheville, il y a un signal, un message, qui est envoyé (émis) via les nerfs au cerveau pour l’informer que le côté de la cheville vient d’être brusquement étiré. Ce signal est analysé par le cerveau : il prend en compte les expériences passées (est-ce que le coureur s’est déjà versé la cheville?), les émotions, l’environnement et beaucoup d’autres facteurs. Au terme de cette analyse, qui est extrêmement rapide, le cerveau détermine si oui ou non il y a présence d’un danger et envoie un signal de douleur qui est plus ou moins fort, selon la gravité du danger. Dans le cas de notre coureur, la douleur peut être très forte, si le coureur a eu plusieurs expériences semblables par le passé ou, au contraire, elle peut être très faible s’il est en pleine compétition olympique et que son désir de gagner est très fort. Dans ce cas-ci, le cerveau analyse que gagner cette course a plus d’importance que le risque de blessure et le coureur est capable de poursuivre sa course. Il est donc possible de ressentir peu de douleur, même s’il y a une blessure physique. Suivant cette logique, il est donc possible de ressentir de la douleur sans la présence d’une blessure, tout dépend du danger perçu!

Phénomène d’hypersensibilisation

Mais comment est-ce possible? Lorsqu’une personne vit avec des douleurs chroniques, c’est-à-dire des douleurs qui sont présentes depuis plus de trois mois, son système nerveux a des chances de devenir hypersensible. Ses terminaisons nerveuses, ses nerfs et son cerveau sont toujours en état d’alerte. Ils deviennent donc beaucoup plus vigilants, sensibles, à tout ce qui les entoure. Par exemple, la sensation de froid chez une personne présentant des maux de dos depuis plusieurs années peut provoquer de la douleur, pourtant, le froid en soi ne présente pas un danger réel pour la personne, mais son système nerveux hypersensible le perçoit autrement. Ainsi, il est donc possible de ressentir de la douleur tout en ayant un dos sain. Ce principe s’applique à l’ensemble du corps. La douleur n’est donc pas forcément synonyme de blessure.

Quelle est la place des émotions dans tout ça?

Chez les personnes qui ont un système nerveux hypersensible, les émotions peuvent moduler l’analyse faite par le cerveau et changer la conclusion sur le danger potentiel. Ainsi, les émotions peuvent augmenter ou diminuer indirectement la douleur. Par exemple, les émotions négatives comme la peur, le stress, l’anxiété, la tristesse, la colère sont souvent associées à des moments plus difficiles dans la vie,; elles font donc, généralement, augmenter l’intensité de la douleur. À l’inverse, les émotions positives comme la joie, la gratitude, la fierté ont tendance à diminuer l’intensité de la douleur. Chez les gens présentant des douleurs chroniques, la présence de la douleur depuis plusieurs mois peut provoquer des émotions telles la colère, l’anxiété ou la tristesse;  ces émotions sont perçues par leur cerveau hypersensible ce qui provoque une augmentation de l’intensité de la douleur. C’est un peu une roue qui tourne.

Apprendre ce qu’est la douleur et comment elle fonctionne contribue grandement à diminuer la peur et l’anxiété vécues lors de situation de douleur chronique. De plus, la pratique de la respiration par exemple lors de séance de méditation ou de yoga,  peut aider à diminuer l’anxiété. N’hésitez pas à poser vos questions sur votre condition de santé à votre professionnel de la santé. Il saura vous écouter et vous accompagner dans la gestion de votre douleur chronique.

Naomie Brisson-Pépin, T. Phys – Axo Physio Mailloux

Références

International Association for the Study of Pain. International Association for the Study of Pain | IASP. International Association for the Study of Pain (IASP). https://www.iasp-pain.org/

Mind Over Pain : The science of hacking pain. (2021, 17 septembre). Www.PainScience.Com. https://www.painscience.com/articles/mind-over-pain.php

Moseley, L. (2012, août 6). Pain really is in the mind, but not in the way you think. The Conversation. https://theconversation.com/pain-really-is-in-the-mind-but-not-in-the-way-you-think-1151

 

 

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