Suite à une fracture, il est souvent nécessaire d’immobiliser la partie du corps atteinte pour quelques semaines. Lors du retrait du plâtre ou de l’attelle, quel soulagement de retrouver sa liberté! On constate cependant rapidement que le membre atteint n’a plus son apparence et son niveau de fonction d’avant : comment faire pour qu’il se rétablisse complètement? La physiothérapie peut contribuer à compléter la guérison de l’os et des structures adjacentes et ainsi vous aider à atteindre vos objectifs et à reprendre vos activités préférées.

Les phases de guérison d’une fracture

Suite à une lésion osseuse, on compte habituellement plusieurs phases de guérison. La première phase dure quelques jours pendant lesquels il y a présence d’inflammation au site de blessure. Ensuite, la deuxième phase commence quelques jours après la fracture et dure quelques semaines. Il y a alors formation de nouvel os pour joindre les parties qui ont été séparées par le trait de fracture. À la fin de cette phase, l’os a retrouvé sa continuité (Sueki, 2010). L’immobilisation est retirée lorsque l’os a retrouvé assez de solidité pour éviter que les fragments brisés ne se séparent de nouveau. En revanche, la phase de remodelage, où l’os retrouve progressivement son aspect normal, peut durer plusieurs mois, voire même un an! Il y a donc encore des changements au niveau osseux même après le retrait du plâtre.

Les effets de l’immobilisation

Le fait de ne plus utiliser une partie du corps pendant quelques semaines est nécessaire pour permettre à l’os de guérir dans une position adéquate, mais a plusieurs effets néfastes pour les structures autour. Les muscles, en particulier, perdent du volume et de la force, et peuvent devenir raides étant donné leur immobilité (Fondation canadienne d’orthopédie, s.d.). Cela résulte en une diminution de force, d’endurance et de mobilité du membre en guérison. C’est là où la physiothérapie peut vous aider.

La réadaptation en physiothérapie

Lors de votre premier rendez-vous, le physiothérapeute fera une évaluation complète non seulement du membre atteint mais aussi des articulations adjacentes, tout en prêtant attention pour s’assurer de l’absence de complications durant la guérison. Il pourrait entre autres mesurer les amplitudes de mouvement et évaluer la force des muscles, selon ce qui est permis avec le stade de guérison.

Parmi les interventions possibles, on note différents types de mobilisations, effectuées par le physiothérapeute ou par le patient lui-même, qui serviront à retrouver progressivement la mobilité normale du membre atteint. Des exercices d’étirement et de renforcement progressifs adaptés au stade de guérison seront aussi enseignés. Différents conseils, notamment sur la gestion de la douleur et de l’enflure, seront prodigués pour vous permettre de mieux gérer ces inconvénients. Au fil de la guérison, les exercices deviendront de plus en plus ciblés selon les activités et sports que vous souhaitez reprendre. La physiothérapie peut contribuer à l’atteinte de vos objectifs et au retour à votre mode de vie actif afin que cette fracture ne soit plus qu’un mauvais souvenir !!

Annie-Pier Langevin, Physiothérapeute, Axo Physio Montagne-des-Roches.

Références :

1. Champagne D. (2019). Le manuel Merck : Revue générale des fractures. Retrouvé à https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/blessures-empoisonnement/fractures/revue-g%C3%A9n%C3%A9rale-des-fractures (consulté le 12 janvier 2021)
2. Fondation canadienne d’orthopédie (s.d.) Fracture des os longs. Retrouvé à https://whenithurtstomove.org/fr/about-orthopaedics/conditions-and-ailments/long-bone-fractures/ (consulté le 12 janvier 2021)
3. Sueki D. et Brechter J. (2010). Orthopedic Rehabilitation Clinical Advisor. Maryland Heights (Missouri): Mosby Elsevier, p.9-11.