L’écriture est une tâche complexe requérant plusieurs habiletés, que ce soient motrices (globales et fines), cognitives, visuelles, organisationnelles et linguistiques. Ainsi, il n’est pas étonnant de voir que l’écriture en elle-même se divise en plusieurs composantes qui peuvent être évaluées par l’ergothérapeute advenant que votre enfant présente des difficultés à l’écriture. Cet article a donc pour but d’expliquer brièvement ces composantes afin de mieux comprendre ce sur quoi les interventions en ergothérapie peuvent porter.

Lisibilité

La base de la lisibilité est le fait que l’enfant, le parent et le professeur peuvent comprendre ce qui est écrit. Si l’une ou l’autre de ces personnes ne comprend pas ce qui est écrit, la lisibilité est alors à travailler. Elle se divise elle-même en plusieurs sous-composantes :

1. La formation des lettres en tant que telle (forme, trait d’entrée et sortie, fermeture/ouverture, majuscule/minuscule, sens de la lettre, lettres qui montent au-dessus ou descendent sous la ligne)
2. L’alignement (quand les mots sont placés directement sur la ligne/entre les bons interlignes)
3. L’espacement (quand chaque mot est bien séparé des autres et ne se confondent pas ET que les lettres à l’intérieur d’un même mot sont bien collées pour éviter les confusions entre les mots)
4. La taille des lettres (lorsque comparée avec les autres lettres et les lignes/interlignes)
5. L’inclinaison des lettres (si le texte est uniforme dans son alignement et dans l’angle, entre autres mots, les lettres et les mots ne sont pas écrits en diagonale).

Encore une fois, une lisibilité n’est pas nécessairement parfaite ; elle doit être assez satisfaisante pour que les mots écrits soient compris par l’enfant, le parent et l’enseignant.

Vitesse d’écriture

La vitesse d’écriture est le nombre de lettres écrites par minute. Au fur et à mesure que l’enfant progresse dans son niveau scolaire, celle-ci augmente. Par exemple, les normes pour un enfant en fin de 1^re année sont entre 15 et 32 lettres/min, alors qu’en fin de 2^e année, elles sont entre 20 et 35 lettres/min. Cette augmentation n’est pas constante ; elle et marquée par des périodes de poussées et des périodes de plateaux (où elle n’augmente plus).

Si la vitesse est insuffisante, les enfants peuvent avoir de la difficulté à prendre des notes en classe et perdent le fil de leurs idées lors de l’écriture, ce qui peut entraîner de la frustration en lien avec cette tâche, d’autant plus lorsqu’ils se comparent aux autres enfants sans difficulté. Ils ont alors de la difficulté à compléter les travaux demandés dans le temps requis. C’est dans ce cas-ci que la vitesse devient problématique et nécessite une intervention.

Facteurs ergonomiques

Des facteurs liés à la position du corps et à la motricité sont également importants dans la performance à l’écriture :

1. La posture à table (hauteur du bureau et de la chaise, stabilité et force du tronc pour rester droit)
2. La stabilité et la mobilité des bras (permet d’avoir une bonne dextérité pour manipuler le crayon)
3. La préhension du crayon (peut être atypique si difficulté à écrire et à travailler, si affecte la lisibilité et/ou la vitesse)

Ainsi, si vous croyez que votre enfant présente certaines difficultés à l’écriture selon le niveau scolaire où il est rendu, n’hésitez pas à consulter un ergothérapeute en pédiatrie qui pourra évaluer votre enfant et intervenir au besoin sur les aspects les plus problématiques de l’écriture.

Alexis Ross-Nicolas, ergothérapeute

Axo Physio MDR et St-Émile

Référence :

1. Case-Smith, J. & O’Brian, J. (Eds.). (2015). Occupational Therapy for Children (7th ed.). Maryland Heights : Mosby Elsevier. 857 p.