Le développement naturel d’un enfant passe par l’apprentissage de plusieurs habiletés : motrices globales, motrices fines, aspect sensoriel, etc. Il peut parfois arriver que certains enfants rencontrent de la difficultédans plusieurs activités de la vie quotidienne (AVQ), ce qui peut jouer sur leur autonomie dans ces dites tâches/activités. Cet article vous présente quelques stratégies générales pour aider votre enfant à acquérir les habiletés requises pour bien réaliser les AVQ.

Premièrement, qu’est-ce que les AVQ ? Les AVQ sont les activités et tâches qu’un être humain réalise à chaque jour et représentent ses besoins primaires : l’hygiène, l’habillage, l’alimentation, le sommeil et, dans le cas des enfants, le jeu, car un enfant se développe à travers ce dernier ce qui en fait un besoin pour l’enfant. Il existe des stratégies générales qui peuvent être appliquées pour aider aux AVQ et des stratégies spécifiques.

Stratégies générales

1. Séparer la tâche en petites étapes observables et de même durée, dans un langage que l’enfant comprend. À mesure que l’enfant comprend la tâche, on commence à séparer en de plus longues étapes ; cela permet à l’enfant de réaliser la tâche petit à petit sans se décourager.
2. Modélisation : une autre personne (souvent l’adulte ou un autre enfant) fait la tâche pendant que l’enfant regarde. Une démonstration vidéo peut également être faite. L’enfant peut y revenir pour s’assurer qu’il fait bien la tâche et développe sa capacité à avoir une rétroaction de lui-même.
3. Incitation : donner des indices d’instruction à l’enfant ; souvent utilisé en combinaison avec une autre stratégie générale. Les indices commenceront par être plus intrusifs (ex. instructions verbales directes) et seront graduellement plus discrets (ex. incitation par un geste, modeling, main à main).
4. Rétroaction/feedback : il s’agit ici de décrire la performance ou donner du renforcement une fois que l’enfant a terminé la tâche. Elle peut être descriptive (dire ce qu’il a fait) et positive (ex. donner une étoile à chaque étape bien faite). Ceci encourage la motivation.
5. Enchaînement inverse : l’adulte complète la plupart des étapes de la tâche et l’enfant réalise la dernière étape. Exemple : pour l’habillage, l’adulte aide l’enfant à s’habiller et attacher tous les boutons, sauf le dernier. Ensuite, de la rétroaction et du renforcement sont donnés pour motiver l’enfant. Progressivement, l’adulte arrêtera de réaliser la tâche plus tôt, pour que l’enfant en fasse plus. Bon pour motiver l’enfant, car donne du succès immédiat.
6. Enchaînement en ordre : le contraire de l’enchaînement inverse : l’enfant réalise la toute première étape de la tâche et l’adulte complète. Progressivement, il complètera de plus en plus d’étapes jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable, l’adulte finira alors la tâche. Cela aide à apprendre la tâche dans la bonne séquence et donc, est meilleur pour les enfants qui ont de la difficulté à initier, continuer et généraliser la séquence de la tâche.
7. Utiliser des supports visuels divers (ex. pictogrammes, magazines, images, mots écrits ou imprimés, etc.)

Des stratégies propres à chacune des AVQ sont également possibles selon la condition et les difficultés de votre enfant. Ainsi, si votre enfant a de la difficulté à acquérir de l’autonomie dans les différentes AVQ en vieillissant, n’hésitez pas à consulter un ergothérapeute en pédiatrie qui pourra vous accompagner, vous et votre enfant, dans le développement des habiletés requises.

Alexis Ross-Nicolas, ergothérapeute chez Axo Physio St-Émile et Axo Physio MDR

Référence :

1. Case-Smith, J. & O’Brian, J. (Eds.). (2015). Occupational Therapy for Children and Adolescents (7th ed.). Maryland Heights : Mosby Elsevier. 857 p.