J’ai un enfant hyper-réactif sensoriellement. Quoi mettre en place pour éviter les surcharges pendant le temps des fêtes ?

Tout d’abord, votre enfant n’est pas le premier, ni le dernier qui aura des défis à moduler les stimuli sensoriels de manière à ne pas se retrouver en surcharge. On peut imaginer les surcharges comme des débordements de verre d’eau. Chaque petit stimuli sensoriel (auditif, visuel, tactile, olfactif, gustatif) vient rajouter un peu d’eau dans le verre. Il y a des stimuli qui vont remplir davantage le verre que d’autres et cela change d’une personne à l’autre. Il y a des enfants eux dont leur verre est minuscule, comme un verre à shooter par exemple. On peut s’imaginer que pour ces enfants-là, leur verre déborde pas mal plus vite et plus souvent et cela peut se manifester par des pleurs, des crises, un enfant qui court partout, qui n’écoute plus les consignes, qui se bouche les oreilles, qui ferme les yeux fort, qui s’enferme dans une chambre, bref, cela se manifeste par une multitude de façon selon l’enfant, sa personnalité et son portrait sensoriel.

On fait quoi maintenant qu’on sait ça ?

On tente de ralentir le rythme de remplissage du verre d’eau et de le vider à la petite cuillère avant qu’il ne déborde. C’est bien beau sur papier, mais difficile à faire lorsqu’on se retrouve à Noël avec les grands-parents qui veulent donner des câlins, des bisous, qui pincent les joues, toute la nouvelle nourriture  (odeurs et goûts nouveaux), les lumières de différentes couleurs  et qui clignotent peut-être, le mouvement de tout le monde qui se déplace, la musique de Noël trop forte, les personnes qui rient, qui chantent, qui parlent trop fort, les autres enfants qui se taquinent, bref,  on peut voir à quel point TOUS les sens sont PAS MAL PLUS stimulés qu’en temps normal.

Mais… Comment ?

Voici quelques pistes concrètes qui peuvent être mises en place (prendre note que toutes ces stratégies ne sont pas nécessairement utiles chez certains enfants et que cela dépend de son portrait sensoriel) :

  1. Choisir une option de lumières fixes dans le sapin de Noël, au lieu de les faire clignoter.
  2. Tamiser les lumières dans la pièce.
  3. Baisser le son de la musique légèrement (et si impossible, proposer des bouchons/coquilles à votre enfant).
  4. Lui offrir des pauses sensorielles pendant la soirée en ayant une pièce dédiée au calme dans laquelle on y retrouve un éclairage très doux, loin des stimuli auditifs (peut-être au sous-sol ?), avec des objets réconfortants et des jeux calmes (toutous, toutou lourd, balles anti-stress, tangles, couvertures douces). Rendre ce moment spécial pour l’enfant en lui proposant d’aller dans sa cachette de lutin pour y boire un chocolat chaud tranquille, par exemple. Tenter de l’y amener AVANT que le verre d’eau ne déborde, si possible.
  5. Offrir à plusieurs moments de la soirée des câlins avec une certaine pression pour activer les sens proprioceptifs et calmer le système nerveux.

Avant tout cela, je suggère également de PRÉPARER l’enfant aux événements des fêtes. On lui expliquera qui sera présent, ce qu’il risque de vivre en terme de stimuli et ce qu’on mettra en place pour qu’il se sente bien : ‘’Tu vas voir, il y aura beaucoup de gens. Ils vont peut-être faire beaucoup de bruit et il va y avoir de la musique. Il y aura plusieurs choses à regarder, ça va sentir bon la bonne nourriture de Noël et ça se peut que ton corps trouve que c’est difficile de rester calme avec tout ça. Parfois, quand c’est difficile comme ça, ton corps n’aime pas ça et ça peut occasionner des crises. Je vais m’assurer que tu ais un endroit pour calmer ton corps quand il y a trop de choses qui se passent autour de toi pour que tu te sentes bien, ce sera notre petit secret. N’importe quand tu peux venir me voir pour me demander un câlin ou pour me demander d’aller dans la cachette secrète si tu en as envie’’.

Et dernier conseil important : On se fait le défenseur de notre enfant. On connait mieux notre enfant que matante Ginette et mononcle Paul qui veulent donc ben lui serrer une joue et le faire sauter en l’air. Cela se peut qu’on passe pour un parent ‘’poule’’ ou hyper-protecteur, mais ce sera pour le bien de notre enfant. On éduque notre entourage à demander l’autorisation avant de toucher notre enfant d’une quelconque façon et de le respecter quand il demande des pauses de stimuli.

Sur ce, JOYEUX NOËL festif (avec modération pour nos cocos hyper-sensibles) !

Lydia Guay, ergothérapeute chez Axo Physio Mailloux

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